Les Saisons

L’hiver s’enfle de blanc, et tout s’est alourdi, Les œuvres de la terre sont éteints, lendemain. Le vent n’est qu’un long son qui pleure sans bruit, Et tout se fait le visiteur d’un destin.

Le printemps arrive avec ses promesses, Les fleurs s’ouvrent, les bourgeons devenir bleus ; Les visages des cœurs, en larges caresses, Rayonnent de ce jour, de linceuls amoureux.

L’été brille, est torride, tapage dans le ciel ; Le temps se fige comme une étoile altière, Le corps se frotte aux roses et aux pastels, Le bonheur se réveille en une chair singulière.

Un automne enfin a déposé ses haines, Et la mort revient comme un doux regret, Les feuilles tombant, une odeur de peine Se glisse, triste, au vent léger.

  • Alfred de Musset