L’Obscure Réserve
Sans forme, s’étend une obscurité,
Où les murmures cachent mille plaintes,
Des ombres dansent, la terre amoindrie,
Un cœur en souffrir, se plaint à l’horizon.
Les sapins effacent l’irrévocable,
Le vent s’enfuit, emportant le bruit,
Et les étoiles, en toile brodée,
Rendent ombre aux rêves éteints.
Les secrets de la nuit dévoilent
Les voiles qui pour toujours demeurent ;
Soudain, un frisson, mélancolique,
Transperce les consciences éparpillées.
Ô Nature, profond refuge,
Est-ce un acte de foi ou un supplice?
Dans ce noir qui semble revenir,
Un cœur se noie au sein de l’obscurité.
- François Coppée