La Montagne, Reine

Pour bien trop de temps, l’Or des hauteurs,
La montagne, comme l’engagement,
Esprit de l’air, d’une empreinte antérieure,
La force fascinante, enchantement.

Dressée, elle trône, défiant les plis
Du vent pressant qui la secoue,
Elle se revêt de silence et de brume,
Regarde l’infini, d’un air farouche.

Les torrents, des rivières au chant d’orgue,
Roulent les roches et les formes,
Ébruitent les clairons d’un grand temps,
Au sommet d’un instant, dans les normes.

Dans les cimes, là où tout se pause,
La paix arrive, tissant des couronnes,
Une reine des cieux s’y repose,
Éveil fragile, comme un doux frisson.

  • François Coppée