Parmi les ombres douces, je voyage sans fin, Là où l’air est un souffle, un chant des lendemains. Sur la mer miroitante s’étend un reflet, Les étoiles s’inclinent au creux de l’onde.

Et lorsque la lueur des jours se retire, Au sein des ténèbres s’épanouit le mystère, Tout y est beauté, tout est douces pensées, Nature, oh divine, secours à mon cœur!

Tu portes des rêves sur l’aile du vent, Les ardeurs de l’âme s’éteignent dans ton sein; Un fil d’émeraude m’enveloppe encore, Où le sublime soupire sous ton regard.

  • André Chenier