L’Après-midi d’un faune
Parlons, parbleu! d’amour et de la flûte! —
Étrange le charme, il décroît, j’acquiesce,
À ce bruit magnifique des focs,
De la mer qui s’inonde,
Et du strident silence où s’amassent les rimes!
La nature immense, infidèles formes défaites,
Aux pieds d’argile, surtout
Là-bas, si l’on dit: — Un bruit, c’est d’une vieille luth!
Allons! je l’emporte, en plein de ce qu’au dehors
Le vent chamarré se faufile!
Les repas résonnent, la mer fait un murmure!
Ce bois qui souffre!
Où souffrent encore les fleuves, —
Et d’un flot pur, éparpillé, courent et volent!
Des flèches, des dards, seul le rire de flûte!
— Un vert sous les voûtes, et l’ombre étire
D’un souffle, la courbe hôtel, le Calcul, —
Puis la jouissance, si pêle,
S’amoncela profonde
Les cris dans les vergers bleutés et plein d’étoiles;
Le soleil de faunes,
Endormi un peu, descellera de la joie!
Au cri des oiseaux,
Fécondent les formes…
Ainsi pour cette terre,
Nous avons entendu!
Allez στις πηγές,
Prendre l’ aient sans content!
Et toi, rêve d’un
Mélodiste, le jour est encore!
- Stéphane Mallarmé